Marches des libertés, samedi 28 novembre : l'appel de tous les syndicats, à Bayard Presse

Appel de tous les syndicats de Bayard Presse 

 

Participons massivement aux Marches des libertés 

qui auront lieu, samedi 28 novembre, partout en France ! 

 

Face au mépris du gouvernement qui refuse d’entendre la colère des milliers de manifestants rassemblés mardi 17 novembre devant l’Assemblée nationale, puis partout en France, le samedi 21 novembre, toutes les organisations syndicales représentatives à Bayard Presse (CFDT, CFTC, CGT, Snarep-CFE-CGC, SNJ) appellent les salariés à participer aux rassemblements des journalistes et citoyens qui s’opposent à la proposition de loi (PPL) Sécurité globale, le samedi 28 novembre, dans tout le pays et sur la place de la République, à Paris, à partir de 14heures. Elles se joignent ainsi à l’appel de la Coordination « Stop loi Sécurité globale »*. 

 

Atteintes aux libertés fondamentales 

Pour rappel, dans un avis publié dès le 3 novembre 2020, la Défenseure des droits, Claire Hédon, considérait que cette proposition de loi soulève des risques considérables d’atteinte à plusieurs droits fondamentaux, notamment au droit à la vie privée et à la liberté d’information. De même, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU affirmait, dans une lettre envoyée aux autorités françaises, le 12 novembre, que ce texte porte « des atteintes importantes aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales, notamment le droit à la vie privée, le droit à la liberté d’expression et d’opinion, et le droit à la liberté d’association et de réunion pacifique »et place la France en contradiction avec la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention européenne des droits de l’homme… 

 

Réduire totalement la liberté d’informer 

La PPL Sécurité globale a pourtant été votée en première lecture, le 24 novembre, dans l’après-midi, à l’Assemblée nationale… La modification, alors, de l’article 24 n’y change rien. Même réécrit, le texte tel qu’il a été voté offre un moyen de pression évident sur ceux qui s’aventureraient à prendre des images de fonctionnaires de police ou de gendarmerie. Son seul objectif est de renforcer le sentiment d’impunité des forces de l’ordre en rendant invisibles les violences policières. Cette proposition de loi s’inscrit ainsi dans une suite de textes sécuritaires (loi Secret des affaires, nouveau schéma du maintien de l’ordre…) visant à réduire totalement la liberté d’informer, alors que les journalistes et photographes de presse font déjà état de difficultés de plus en plus graves à exercer leur métier sur le terrain, lors d’évènements opposant les forces de l’ordre à des manifestants. 

 

Marches des libertés 

Les heures et lieux de rendez-vous pour manifester samedi prochain seront publiés bientôt sur les sites internet de la Ligue des droits de l’homme et de nos syndicats, entre autres. D’ores et déjà, à Paris : Marche des Libertés, à 14 heures, entre République et Bastille ; prises de parole de syndicalistes, humanitaires, étudiants, personnalités de la société civile... 

 

Montrouge, le 25 novembre 2020 

 

* SNJ, SNJ-CGT, CFDT-Journalistes, Info’Com-CGT, SGJ-FO • LDH • Collectif REC (Reporters en Colère) • Rédaction de là-bas si j’y suis • Association de la presse judiciaire • la Société des réalisateurs de films (SRF) • la Guilde des auteurs-réalisateurs de reportages et de documentaires (Garrd) • Rédaction de L’Humanité • SDJ du MédiaTV • Profession: Pigiste • Union des Clubs de la presse de France et francophones • Acrimed • Collectif La Meute • Reporterre • Mr Mondialisation • Macadam Press • Divergence Image • le Groupe 25 Images • Société des rédacteurs du Monde • SDJ France 3 National • Collectif OEIL • Société des journalistes et du personnel de Libération (SJPL) • SDR Europe 1 • SDJ de Challenges • SDJ de Télérama • SDJ Médiapart • SDJ France Inter • SDJ France Info (radio) • SDJ France 2 • SDJ Les Echos • SDJ AFP • SDJ BFMTV • SDJ Paris Match • SDR du Monde • SDJ du Figaro • SDJ du Point • SDR de l’Obs • Société du personnel de l’Humanité • SDJ de RFI • SDJ de 20 minutes • SDJ de M6 • SDJ du JDD • SDJ de Challenges • SDJ du Parisien/Aujourd’hui en France • SDJ de France Culture • Société civile de Sud-Ouest • SDJ de l’Express • SDJ de Premières lignes • SDJ de la Tribune • SDJ de Courrier international • SDJ de la Vie • SDJ de RTL • SDJ de franceinfo.fr • Attac • Amnesty International France • Union syndicale Solidaires • Association des cinéastes documentaristes • SDJ de France info TV • SDJ de Public Sénat • SDJ de TV5 Monde…

PS : La CGT Bayard salue et remercie la direction de Bayard Presse qui a accepté de transmettre exceptionnellement ce communiqué par e-mail à tous les salariés de l'entreprise.
 
PPS : carte interactive des Marches des libertés :  Paris, Lille, Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Caen, Chambéry, Grenoble, Montpellier, Nîmes, Avignon, Nancy...
 
MAJ 26 novembre 2020 : 
 
1/ (motion du Comité de groupe Bayard, votée à l'unanimité)

Défendons les droits de l'homme et les libertés fondamentales

Considérant, comme l'affirme un avis majeur de la Défenseure des droits, que la proposition de loi "Sécurité globale" soulève des risques considérables d’atteinte à plusieurs droits fondamentaux, notamment au droit à la vie privée et à la liberté d’information ;
considérant, avec la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), dans son avis du 13 novembre, que "le soutien apporté par le Gouvernement à la proposition de loi relative à la sécurité globale, ainsi que le déclenchement d’une procédure accélérée sont emblématiques de la dégradation du débat démocratique" ;

considérant, avec le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, que cette proposition de loi porte « des atteintes importantes aux droits de l’homme et aux libertés fondamentales, notamment le droit à la vie privée, le droit à la liberté d’expression et d’opinion, et le droit à la liberté d’association et de réunion pacifique » ;

les élus du Comité de groupe Bayard appellent, comme l'ont fait ce matin les syndicats de Bayard Presse (CFDT, CFTC, CGT, Snarep-CFE-CGC, SNJ), tous les salariés à participer aux Marches pour les Libertés, le samedi 28 novembre, dans tout le pays et sur la place de la République, à Paris, à partir de 14heures.

Montrouge, le 26 novembre 2020

2 /  Dans son avis particulièrement sévère sur la #PPLSecuriteGlobale, la Commission nationale consultative des droits de l'homme #CNCDH alerte sur un texte qui porte atteinte à de nbx #droitshumains et redessine de manière préoccupante les contours d'une nouvelle donne sécuritaire sans consultation préalable.
La Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) est l’Institution nationale de promotion et de protection des droits de l’Homme française créée en 1947. Assimilée à une Autorité administrative indépendante (AAI), elle est une structure de l'Etat qui assure en toute indépendance, auprès du Gouvernement et du Parlement un rôle de conseil et de proposition dans le domaine des droits de l’Homme, du droit et de l’action humanitaire et du respect des garanties fondamentales accordées aux citoyens pour l’exercice des libertés publiques.
 

 
 

La proposition de loi relative à la sécurité globale a été adoptée le 24 novembre à l’Assemblée nationale et sera prochainement discutée au Sénat. La CNCDH s’inquiète du transfert de compétences de police judiciaire aux agents de police municipale, surtout sur des sujets aussi sensibles que l’usage de stupéfiants. La Commission formule également de vives critiques à l’égard de l’interdiction de diffuser des images permettant d’identifier les agents des forces de l’ordre, en raison notamment des risques engendrés sur le terrain d’atteintes à la liberté d’informer. Enfin, la CNCDH est opposée à l’utilisation généralisée des caméras aéroportées (drones) qui ouvre des perspectives de surveillance sans précédent, particulièrement menaçantes pour l’exercice des droits et libertés fondamentaux.

3 / Le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a décidé d’interdire la manifestation parisienne qui doit partir de la place de la République pour rejoindre celle de la Bastille. Pour cela, le préfet affirme que seuls les rassemblements statiques permettraient de limiter la diffusion de l’épidémie et que "les services de police et de gendarmerie seront particulièrement mobilisés" ce week-end. Il conclue en demandant que soit organisé un rassemblement statique, place de la République, en lieu et place de la manifestation.
 
Réponse des organisateurs de la Marche des Libertés :

Monsieur le Préfet de Police de Paris,

Vous avez décidé sans raison valable d’interdire la Marche des libertés qui doit se tenir samedi prochain à 14 heures, de la place de la République à la Place de la Bastille. Ce faisant vous avez décidé d’interdire la liberté.

Nous avons décidé de la faire. Nous irons et nous marcherons pour défendre cette liberté. Parce que l’Histoire nous regarde. Parce que le monde nous regarde. Et que nous avons décidé de porter cette responsabilité.

Nous savons l’absence d’humanité dont vous avez fait preuve en ordonnant de détruire les abris d’exilés. Vous n’avez pas sourcillé quand ils se sont retrouvés sous les coups de votre police. Vous n’avez pas dit mot quand les journalistes ont été battus et menacés de mort. Votre silence vaut-il consentement ?

Nous savons les risques que nous prenons. Nous avons déjà vu comment les vies de tant de femmes et d’hommes qui tentaient d’exprimer cette liberté ont été mutilées et détruites. Nous acceptons de prendre ce risque parce que ce pour quoi nous nous battons dépasse les risques que nous prendrons.

Nous ne nous rendrons pas non plus à l’invitation de Monsieur le premier ministre. Votre interdiction ne le permet plus. Nous aurions souhaité un dialogue républicain. En interdisant cette liberté vous nous avez privé de ce dialogue auquel nous souhaitions nous prêter.

Le dialogue social, la démocratie, c’est tout ce à quoi nous, journalistes, réalisateurs, citoyens, nous aspirions. Vous n’en voulez pas. Nous la défendrons.

Nous vous donnons rendez-vous samedi place de la République, pour marcher avec nous pour les libertés.

La Marche des Libertés
Coordination Stop Loi Sécurité Globale

Le 25 novembre 2020.

***
 
Communiqué de la Fédération européenne des journalistes

La France piétine la liberté de la presse

Alors que le vote en première lecture de la loi “Sécurité globale” a réuni une majorité à l’Assemblée nationale en France, ce mardi 24 novembre, les Fédérations internationale et européenne des journalistes (FIJ-FEJ) exigent du Premier ministre français, Jean Castex, le retrait de trois articles de ce texte, et appellent les journalistes et les défenseurs de la démocratie à manifester samedi 28 novembre. (...)

***

Belle déclaration intersyndicale lyonnaise (sur le site des Journalistes CFDT)

"Cette profession, que l’on dit parfois difficile à mobiliser, s’est levée"

"Mardi 24 novembre, 3000 à 4000 personnes ont manifesté à Lyon devant l'ancien Palais de justice. L'intersyndicale des journalistes a ouvert le rassemblement avec une prise de parole à cinq voix, que nous partageons ici en intégralité.

(...) Notre présence ici est forte de symbole : Nous sommes tous entrés en résistance

Nous sommes devant le tribunal où le tortionnaire nazi Klaus Barbie a été condamné pour avoir torturé, tué, déporté des juifs et des résistants.

Nous sommes en résistance avec également en mémoire ceux qui, entre 1940 et 1944, se sont battus pour la liberté et la République. La situation actuelle et leur engagement, parfois jusqu’à la mort, ne sont certes pas comparable, mais il y avait déjà parmi eux des journalistes dont des collègues du Progrès, comme René Leynaud, arrêté place Bellecour et fusillé avec dix-huit autres résistants, Eugène Desprat et Marcel-Gabriel Rivière tous deux déportés, Yves Farge qui sera préfet de la Libération à Lyon, et tous les collègues du livre CGT qui confectionnèrent les journaux clandestins pour que la presse vive librement et les citoyens soient informés.

Nous sommes en résistance car, comme hier soir à Paris des étrangers sans logement, comme des manifestants dont les Gilets jaunes, comme des jeunes des quartiers, des journalistes ont été insultés, violentés, frappés par des membres de la police et de la gendarmerie. Au niveau national, nous avons enregistré au moins 200 cas et 30 plaintes ont été déposées par des reporteurs-photographes et reporteurs d’image.

Nous sommes en résistance après une première mobilisation réussie mardi passé, et samedi 21 novembre à l’appel d’une coordination plurielle composée de syndicats, d’organisations de défense des droits de l’Homme, d’ONG, de sociétés de journalistes, d’associations et de collectifs.

Nous sommes en résistance car la loi Sécurité globale votée cet après-midi vise à restreindre la liberté de la presse, la liberté d’expression, la liberté d’informer et d’être informé, et par contrecoup la liberté de manifester. C’est un recul sans précédent de nos libertés publiques, fondamentales et constitutionnelles en France. Et nous voyons bien avec les violences d’hier à Paris comment les images réalisées par les journalistes et les citoyens sont indispensables.

Nous sommes en résistance, car le Schéma national de maintien de l’ordre promulgué par Gérald Darmanin le 16 septembre s’applique déjà, malgré nos recours au Conseil d’État.

C’est un recul de la République fondée en 1789 et renouvelée en 1944. (...)"

Signataires : CNNR (Conseil National de Nouvelle Résistance), collectif "NON à la loi "sécurité globale", Intersyndicale Journalistes CFDT-CGT-FO-SNJ, Club de la presse de Lyon, Ligue des droits de l’homme, UD CGT 69, Syndicat communication-culture-conseil CFDT Rhône-Loire, Alternatiba ANV Rhône, SAF, Comité de liaison contre les violences policières, CFDT S3C Rhône-Loire, Solidaires... (leur communiqué du 23 novembre, sur le site du SNJ)

***

Loi "Sécurité globale" : nous ne nous tairons pas

Plus d’une centaine de journalistes, photographes et JRI de la région PACA dénoncent la loi dite de Sécurité Globale et interpellent leurs députés. "Forts de diverses sensibilités, nous nous unissons aujourd’hui pour porter plusieurs paroles. Pas seulement les nôtres, de journalistes professionnels, mais aussi celles des citoyens car cette loi menace la liberté d’expression de tous les habitants de ce pays."

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