Cher Père Noël

À quand un vrai Noël, et pour tous ? ©  Ishta

Cher Père Noël,

Cela fait longtemps que je ne t’ai pas écrit, même si l’on m’accuse souvent de croire en toi.

Les syndicalistes sont des doux rêveurs et des utopistes, c’est bien connu.

Cette année, pourtant, tout est différent.

Avec la crise sanitaire mondiale Covid-19, l’inévitable casse économique qu’elle entraîne et les règles sanitaires plus ou moins drastiques selon les pays, on se prend presque à regretter les fins d’année du monde d’avant. Ne me fais pas dire ce que je ne dis pas : la folie consumériste ne manque pas, c’est même plutôt une bonne chose que la situation permette une prise de conscience dans ce domaine. Quoi de plus important, en effet, que d’être ensemble, de partager un repas, des discussions – même si elles sont parfois musclées dès que l’on parle « politique » ?

En cette veille de trêve des confiseurs, j’ai bien sûr une pensée particulière pour tous les malades et tous ceux qui ont perdu des proches ces derniers mois. N’oublions pas, non plus, les personnes qui sont seules et dans le besoin. Cette année est peut-être l’occasion de leur ouvrir notre porte et retrouver notre âme d’enfant qui croit en toi, Père Noël, tout en vivant dans l’instant présent et le partage...

Dans beaucoup de traditions, la période de solstice d’hiver est l’occasion des bilans et des vœux. Notre vie est fragile. Notre planète est en danger. Saurons-nous en prendre soin et veiller les uns sur les autres ces prochains mois ? En réponse aux pressions croissantes de l’ultra-libéralisme, qui piétine de plus en plus nos libertés les plus élémentaires, un nouveau monde moins carnassier et plus solidaire va-t-il enfin voir le jour ?

Qui sait quelle étincelle peut jaillir de ces fêtes de fin d’année masquée… 

Flore Negroni

Déléguée syndicale Info Com-CGT de l'UES Milan