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Bientôt l’autodafé ?

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  (c) Ishta Le livre est un bien essentiel pour beaucoup. Mais le pouvoir a décidé le contraire. On y avait déjà pensé quand, dans le cadre de la pandémie Covid, il a été interdit de marcher dans la nature, d’entretenir les liens sociaux, de manifester puis de… danser. C’est au tour du livre d’être sur la sellette. Nous le savons, les libraires ont dû fermer comme d’autres commerces depuis le « re-confinement » décidé par le président de la République le 28 octobre dernier. Face à l’émoi suscité par cette mesure (plusieurs pétitions en ligne ont été lancées, notamment par les libraires et par le SNE, qui ont recueilli des dizaines de milliers de signatures), le gouvernement a ensuite décidé de fermer… les rayons livres des supermarchés. Les libraires se démènent avec courage depuis deux semaines pour organiser le « clique & collecte » quand dans le même temps les bibliothèques/médiathèques proposent de nouveau un service de « réservation ». Inu...

"Une dette est la perversion d’une promesse."

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  Hommage à David Graeber, mort le 2 septembre 2020, à Venise, à l’âge de 59 ans   « Il est plus que temps, je pense, de procéder à un jubilé de style biblique – un jubilé qui concernerait à la fois la dette internationale et la dette des consommateurs. Il serait salutaire parce qu’il allégerait quantité de véritables souffrances humaines, mais aussi parce qu’il serait notre façon de nous remémorer certaines réalités : l’argent n’est pas sacré, payer ses dettes n’est pas l’essence de la morale, ces choses-là sont des arrangements humains, et, si la démocratie a un sens, c’est de nous permettre de nous mettre d’accord pour réagencer les choses autrement. Il me paraît significatif que, depuis Hammourabi, les grands États impériaux aient invariablement résisté à ce type de politique. Athènes et Rome ont établi le paradigme : même confrontées à d’incessantes crises de la dette, elles n’ont voulu légiférer que pour arrondir les angles, adoucir l’impact, éliminer les a...

Le travail n’est pas une marchandise !

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Un grand merci à Alain Supiot qui nous a transmis son dernier livre en téléchargement libre , via le réseau des Convivialistes ! De quoi nourrir notre philosophie sociale et écologique ! "Ce n’est ni en défaisant l’État social ni en s’efforçant de le restaurer comme un monument historique que l’on trouvera une issue à la crise sociale et écologique. C’est en repensant son architecture à la lumière du monde tel qu’il est et tel que nous voudrions qu’il soit. Et, aujourd’hui comme hier, la clé de voûte sera le statut accordé au travail. Face à la faillite morale, sociale, écologique et financière du néolibéralisme, l’horizon du travail au XXI e  siècle est celui de son émancipation du règne exclusif de la marchandise. Comme le montre le cas du travail de recherche, les statuts professionnels qui ont résisté à la dynamique du Marché total ne sont donc pas les fossiles d’un monde appelé à disparaître, mais bien plutôt les germes d’un régime de travail réellement humain, q...